Note complémentaire:
pourquoi la réunion avec l’ANAES?

Depuis plus de deux années, le Groupe Activiste Trans’ (GAT) lutte pour que les pouvoirs publics et les services de santé prennent en compte la situation des personnes Trans’ (transsexuelLEs, transgenres et autres…).
Grâce à des actions de visibilité et plusieurs réunions avec les partenaires institutionnels, le GAT a obtenu une réunion de travail pour réalise,r sous l’égide de l’ANAES, un “état des lieux” des questions Trans’.

Le GAT est un groupe informel et libertaire.
Il a choisi d’occuper le plus largement possible les espaces publics, confisqués depuis toujours par la parole des psychiatres et des juges qui s’expriment le plus souvent sur la base de leurs conceptions morales et éthiques de la société hétéronormée.

Pour le GAT, les véritables experts des questions Trans, ce sont les Trans et pas les pseudo scientistes de la sphère psychiatrique et psychanalytique, effrayés par les conséquences de la chute de leurs fondamentaux théoriques que sont la biologisation de la différence des sexes et l’assignation à la naissance de chaque être humain dans une classe politique de sexe.

Le GAT est composé d’activistes et de militantEs
Nous sommes des Trans’ en colère.

Nous avons l’expérience en tant que Trans’ des questions que nous vivons. Nous connaissons mieux que les “non-trans” les enjeux d’une transition, les conditions difficiles de sa réalisation, les hypocrisies et les perversions que la société impose aux personnes Trans’ au nom d’une morale bourgeoise confinée dans une vision rétrograde des rôles sociaux assignés aux genres.

Nous sommes Trans’, et nous sommes FièrEs d’être Trans’.
Le GAT s’est prononcé à de multiples reprises contre la psychiatrisation des Trans’, pour le respect du droit à choisir ses médecins, pour le droit à l’auto diagnostic, c’est-à-dire à l’expertise personnelle, à une forme de transition respectant la volonté de l’individu et non une pseudo entité trans’, pour le droit au changement de son état civil sans expertise et sans obligation préalable de chirurgie génitale.

De ces revendications à l’existence des personnes Trans’ dans la société au même titre que n’importe quel citoyenNE, le GAT ira discuter avec l’ANAES et les autres associations et groupes Trans’.

Le GAT considère que la société française doit sortir les Trans de cette situation de non droit en respectant notamment le texte de la résolution du Parlement Européen de 1989, et elle doit permettre aux personnes Trans’ l’accès à des traitements médicaux dignes et par un processus qui ne signifie pas un enfermement psychiatrique aux mains de matons psychiatres au pouvoir absolu. Les vies des personnes Trans’ doivent appartenir aux Trans’.

Nous savons que cette réunion avec l’ANAES ne résoudra pas tout, et que les psychiatres qui nous enferment dans des protocoles carcéraux seront aussi écoutés, et que les juges qui nous imposent des viols physiques et psychiques avec des expertises humiliantes seront écoutés également.
Le GAT attend de la société française et des pouvoirs publics une prise de conscience : les Trans’ sont des sous-citoyens sans droits.
Le GAT attend surtout la LIBERTE pour les Trans’: droits à des traitements médicaux dignes et respectueux, droits civils minimum dans une république.
Ce ne sont pas des espoirs vains que le GAT attend, mais des résultats tangibles et concrets, pas des promesses sans lendemain, mais des avancées mesurables.


La colère du GAT n’est pas retombée.


Paris, 3 août 2004